Recrutement PLW

Le Tyran m'a demandé de poster son roleplay.
Il reste 2 ou 3 choses à règler (trouver des noms pour les protagonistes, achever l'une ou l'autre descrption,...), faites-vous plaisir : proposez .
Attention, c'est très long.

Les techniciens du Cyprès affectés au Service de Récupération désactivèrent la lecture du programme de navigation. Ils permutèrent alors le pilotage en commande manuelle pour s'enfoncer plus profondément dans le nuage de débris qui entourait le vaisseau. Ce vaste amoncellement d'acier, de titane et de carbone décrivait une danse lente et majestueuse dans l’espace sombre et infini, incarnant l’ultime vestige inerte d’une bataille démesurée. Des milliers de vaisseaux erraient en formant une ample procession funèbre : stations orbitales, croiseurs, vaisseaux amiraux C³ ou simples chasseurs individuels. Les carcasses fantômes se comptaient par centaines de milliers et s’enchevêtraient en un large nuage compact et inquiétant. Les cadavres désarticulés des ergs et des soldats saboteurs heurtaient l'immense baie vitrée de la passerelle, adhérant parfois à celle-ci, attirés par l'infime gravité induite par le Cyprès. Leurs yeux gelés semblaient fixer les officiers du premier quart, leur regard vitreux les accusant d’être en vie. Une telle masse de débris aurait pu, après des centaines de millions d'années d'attraction et de pression, s'agglomérer progressivement jusqu'à former une petite planète. Mais il n'en serait jamais rien. En moins de dix ans, les Entreprises de Récupération de ce bras de la galaxie auraient ratissé la zone entière, ne laissant que quelques débris humains et ergiens — ceux que les trafiquants d'organes auraient jugés inexploitables.

Tandis qu’il observait silencieusement ce sinistre ballet, l’attention de 001 fut retenue par un cadavre en particulier. Ses membres et viscères épars semblaient graviter autour d’un objet brillant. 001 reconnut immédiatement la Croix de Fer 1ère classe, celle-là même qu’il venait de recevoir avant d’être transféré à bord du Cyprès. Il n’en fallut pas plus pour lui nouer la gorge et le mettre mal à l’aise.
— Opacification, articula-t-il péniblement.
L’immense baie vitrée disparut pour laisser la place à un large écran noir. 001 se tourna alors vers son supérieur.
— Quel spectacle horrible. Ces hommes ont été créés dans le seul but de faire la guerre ; des fanatiques produits à la chaîne dans des villes pouponnières, fanatisés dès l'enfance pour servir un empereur mégalomane.
L’officier 002 fronça les sourcils et répliqua sans lever les yeux du rapport budgétaire qu’il examinait :
— Gardez à l’esprit qu’il s’agit de notre employeur, Lieutenant 001. Si vos principes vous empêchent de poursuivre votre travail, je suis tout disposé à recevoir votre démission.
— Excusez-moi, Capitaine, répondit 001 en saluant son supérieur avant de se réfugier dans les diagrammes des écrans de contrôle.
Au bout d’un moment, il s’exclama :
— Ah ! Je détecte un signal sur une fréquence hors des standards de l'empire.
Le Capitaine 002 leva les yeux.
— Un recycleur privé ? demanda-t-il.
Il marqua une courte pause, sourit légèrement et ajouta en s’adressant plus à lui-même qu’à son subalterne :
— Les vautours vont bientôt commencer à affluer.
L’officier 001 interrogea le système et répondit :
— Négatif, Capitaine. D'après sa taille, j'opterais pour un module autonome. Je lance la modélisation de l'objet sur l'écran principal.
La première pensée qui vint à l'esprit du Capitaine était que, contrairement à ce qu’on aurait pu attendre dans ce secteur, cette sonde n'était pas d'origine militaire. En effet, l’absence de blindage, d'équipement de furtivité et d'émetteur de brouillage dénotait son origine civile. De plus, elle paraissait ancienne, très ancienne. Ses propulseurs ioniques semblaient avoir été détruits par un tir laser.
Pensif, 002 donna un ordre à son subalterne :
— Déployez les appendices mécaniques et faites-là entrer dans la soute civile.
— Bien, Capitaine.

Quelques instants plus tard, alors que les bras mécaniques du Cyprès achevaient de se replier, 002 et 001 arrivèrent au sas d'accès. L'artefact était tout proche, abondamment éclairé par les projecteurs parcourant le sol et le plafond de la soute.
— Vous comptez l'analyser vous-même Capitaine ? demanda 001 sur un ton curieux.
— Non. Vous êtes là pour ça, répondit 002 avec un air entendu.
— Tout de suite, Capitaine… Comment dois-je procéder ?
— Je n'en ai pas la moindre idée. Je ne sais même pas de quoi il s'agit exactement. Cherchez.
Les minutes s'écoulèrent tandis que 002 s'affairait autour de l'étrange module.
— Capitaine ? Il y a un espace derrière les capteurs de tête, j'y aperçois un dispositif dans le fond. Il s’agit peut être d'une banque de données.
— Bien, on progresse. Récupérez la ! répondit 001 d’un air avide cette fois.
— Tout de suite, Capitaine, fit 001, enjoué.
Le jeune officier plongea sa main dans un étroit orifice, plissa les yeux, sembla saisir quelque chose puis sursauta et s’écarta brusquement de la mystérieuse sonde.
— Aie ! J'ai reçu une décharge électrique ! s’exclama-t-il en se frottant le poignet.
A cet instant, l'environnement des deux hommes devint soudainement flou. La soute, remplie de carcasses de vaisseaux déchirés et de sphères de confinement, se fondit en une masse brumeuse informe. Les deux hommes, bien que sentant fermement le sol sous leurs pieds, s’effondrèrent, leurs oreilles internes ne s'accordant plus avec leur vision. Ce phénomène étrange et désagréable dura quelques secondes avant de s’atténuer. 002 releva alors la tête et hoqueta de surprise. La soute avait entièrement disparue, remplacée par un modeste bureau à l’aspect austère. La pièce carrée était cernée par une haute et sévère bibliothèque. La fenêtre du fond était bordée de bois vernis (du bois !) et donnait sur un jardin parfaitement entretenu. Il faisait nuit. Un homme visiblement âgé et épuisé rédigeait fébrilement une lettre. Une antique lampe à incandescence en bronze poli éclairait les vélins épars qui jonchaient le bureau et se reflétait sur le crâne chauve du vieil homme. Après quelques instants, celui-ci déposa sa plume et releva la tête pour fixer un point quelque part derrière les officiers complètements perdus. Il se mit ensuite à parler, mais sans s’adresser aux membres du Cyprès. Sa voix grésillait légèrement.
« Bonjour, je suis XXX, ambassadeur officiel en charge de l’enquête sur les civilisations extra-hégémoniennes. Si vous avez accès à cet hologramme, si vous le visionnez en ce moment, c’est que la sonde est bien arrivée à destination. Au fond de la petite cavité se trouve un senseur digital relié à une banque de donnée. Il a été configuré de telle sorte que seuls les membres de l’état-major de la Confédération des cinq bras y aient accès. La sonde renferme une boucle de Shrön, c’est une technologie que je ne comprends pas, mais mes hôtes m’ont assuré que toutes les données y seraient conservées. Cette boucle contient l’enregistrement d’un entretien qui s’est déroulé il y a trois heures dans la salle voisine. Mon interlocuteur, qui se fait curieusement appeler N°13, est un représentant de son gouvernement — l’homme prononça ce mot sur un ton à la fois méprisant et effrayé —. C’est ce même monsieur 13 qui, à ma demande, m’a fourni cet enregistrement et m’a assuré qu’il ne voyait aucun inconvénient à ce que je l’expédie. L’alliance qu’il représente se trouve dans le quatrième bras de la Galaxie XXX. Les coordonnées de sa position exactes sont enregistrées sur la boucle. — Le vieil homme marqua une courte pause, son visage blêmit et il jeta des regards furtifs de part et d’autre de la petite pièce avant de reprendre la parole sur un ton effarouché. — Cette civilisation ignoble représente une menace pour nos peuples et un affront à nos valeurs ! Il vous faut intervenir ! »
Les regards des deux spectateurs qui étaient resté muets jusque-là se croisèrent, chacun confirmant tacitement qu’il avait assisté à la scène et attestant ainsi qu’ils n'étaient pas devenus fous. Ils virent le vieil homme se lever, contourner le bureau, et se diriger vers eux. 001 s’écarta inutilement pour laisser passer le spectre holographique. Ce dernier se dirigea vers une élégante étagère basse sur laquelle reposait une représentation sur filigrane de l’artefact qu’avaient découvert les membres du Cyprès ; cette sonde. L’ambassadeur enclencha l'interrupteur et le filigrane afficha immédiatement des données techniques. Il reprit alors la parole sur un ton plus solennel cette fois.
« Pour accéder à cet entretien, pour découvrir ce que j’ai moi-même découvert, il vous faudra démonter le pied face à l’émetteur distran et retirer le cache de protection derrière les lasers d’alimentation. Un port holographique standard a été prévu pour l’utilisation de la boucle. Vous visionnerez cet hologramme en tant que représentants de l'Hégémonie Humaine. Vous seuls avez l'autorité nécessaire pour éradiquer cette tumeur qui grandit au sein de notre empire. »
Sur ces mots, le décor redevint flou et les deux hommes s'effondrèrent derechef. Quand ils purent se relever, ils constatèrent que le décor avait une nouvelle fois changé : ils étaient à présent de retour dans la vaste soute civile du Cyprès, face à la sonde qui les intriguait maintenant au plus haut point. Ils la fixèrent un long moment sans bouger.
— On procède au visionnage immédiatement, déclara finalement 002.
— Mais Capitaine, nous n’avons pas de projecteur capable de générer un tel hologramme ! Nos standards ne sont pas compatibles. Nos hologrammes génèrent une image 3D confinée, pas un environnement complet capable d’intégrer les observateurs ! rétorqua 001, au comble de son agitation émotionnelle.
— Nous utiliserons les projecteurs de la sonde. Allez chercher le matériel nécessaire et mettez-vous au travail. Surtout, ne dites rien au reste de l’équipage. Je retourne sur la passerelle pour vérifier les paramètres de notre trajectoire et effectuer une maintenance du serveur positronique. Prévenez moi lorsque vous aurez terminé.

Durant les heures qui suivirent, le Capitaine s'efforça de paraître détendu. Et tandis qu’il s’affairait par-dessus la console de maintenance, la porte de la passerelle s’ouvrit derrière lui. Le sous-officier 001 apparut dans l’embrasure :
— Capitaine ?
— J’arrive, transmettez la communication dans ma cabine.

Un instant plus tard, les deux hommes se retrouvèrent dans la cabine du Capitaine.
— Bien, expliquez-moi d’abord comment nous avons pu avoir accès à ce message qui ne nous était pas destiné et dites-moi ensuite où en êtes-vous dans le décodage, demanda 002 à son second.
— Le senseur digital n’est en réalité qu’un simple interrupteur, il ne possède pas d’un dispositif de reconnaissance d’empreinte. J’ai donc tout à fait pu créer le contact, c’est ce qui a enclenché la projection du message. Concernant cette boucle, j’ai pu la relier au générateur de la sonde, mais je n’ai évidemment pas pu faire de test…
002 l’interrompit alors :
— Ne perdons pas de temps. Lancez la projection.
001, visiblement réticent, inséra son index entre les électrodes mis à nus et fit une grimace d’appréhension. Le décor perdit cette fois encore toute cohérence ; les deux hommes, forts de leur expérience précédente, fermèrent les yeux pour éviter la nausée sensorielle qui avait caractérisé leur dernier visionnage. Quelques instants plus tard, 002 s’adressa à son subalterne :
— Ouvrez les yeux 001, et dites-moi où nous sommes.
001 sourit et répondit franchement :
— Et bien, en toute logique, toujours dans la…
— Je voulais dire à quelle salle peut correspondre un tel décor ! le coupa sèchement 002.
— Ah, et bien…
[description de la salle, un truc original, on évite la vaste salle de marbre noir]
Les deux officiers étaient de part et d’autre de l’ambassadeur XXX qu’ils avaient vu dans le premier hologramme. Il était assis dans un fauteuil identique à celui du précédent bureau. Le vieil homme semblait nerveux et parcourait nerveusement l’étrange salle du regard. Son malaise faisait tressaillir la commissure droite de ses lèvres. L’homme qui lui faisait face, certainement ce 13, avait des cheveux entièrement blancs coupés courts, mais un visage pourtant jeune. Il aurait pu être séduisant sans la froide indifférence qui émanait de ses yeux gris. Il était vêtu d'un complet blanc sans distinction particulière, excepté un unique 13 brodé à hauteur de son épaule droite. Alors que l’officier et son second dévisageaient l’étrange jeune homme aux cheveux blancs, le vieil ambassadeur prit la parole sur un ton incertain :
— Où sommes nous ?
— Nous l'appelons la salle Mercator. Nous y recevons les délégations étrangères lors des négociations diplomatiques. Elle n'a pratiquement jamais servi.
13 afficha un imperceptible sourire ironique en prononçant ces derniers mots. XXX fronça les sourcils et durcit le ton, sans pour autant risquer d’offenser son inquiétant interlocuteur.
— Effectivement, elle n’a pas beaucoup servi. Pouvons-nous commencer ? Ai-je toujours votre accord pour enregistrer et transmettre cet entretien à mes supérieurs ?
— Vous l'avez toujours, fit 13 sur un ton apparemment neutre.
— Très bien. Commençons par les présentations si vous n’y voyez pas d’inconvénient.
13 ne fit aucun geste et n’émit aucun son humainement perceptible. L’ambassadeur reprit alors :
— Je suis Eliott XXX, ambassadeur envoyé par la Confédération des Cinq Bras dans le cadre de l'enquête sur les civilisations extra-hégémonienne.
— Je suis N°13. Mon unique fonction au sein de la Pilgrims of the Lost World est d'accueillir le Représentant XXX, de la Confédération des Cinq Bras.
XXX sourit quelque peu et répondit sur un ton mi-amusé, mi-méprisant :
— Votre fonction est directement dépendante de ma présence? Vous m'en voyez flatté.
N°13 ne sourcilla pas et rétorqua sereinement :
— Effectivement, elle prendra fin lors de votre départ.
— Et ensuite, que ferez-vous?
— Je serai recyclé.
L’ambassadeur ne put masquer sa surprise et demanda d’un air naïf :
— Recyclé ? Que voulez vous dire ? Vous changerez complètement de secteur d'activité ?
— Cela n'a aucune importance dans l’affaire qui nous occupe. Pouvons nous continuer ? répliqua simplement N°13.
XXX se contenta de cette réponse vague et reprit :
— Soit, rappelez-moi le nom de l'alliance que vous représentez.
— Pilgrims of the lost World, c'est son nom dans la langue archaïque qu’était la nôtre autrefois. Sa traduction littérale en langage conventionnel serait Pèlerins du Monde Perdu.
— Vous et votre peuple êtes donc des pèlerins ? enchaîna l’ambassadeur.
— C'est exactement ça.
— Et pourquoi vous considérez-vous comme des pèlerins ?
N°13 sembla inspirer profondément, puis servit à XXX un discours ressemblant presque à une litanie tant il avait dû être préparé :
— [adaptation de la page d'accueil ingame]
Durant cette longue tirade, le visage de XXX sembla se défaire peu à peu. L’étonnement lui déformait littéralement les traits.
— Vous voulez dire que vous êtes de ces farfelus qui postulent que les centaines de milliards d'individus que compte l'humanité proviennent d'une planète prétendue originelle et unique ?
Son interlocuteur, imperturbable, plissa les yeux et sourit froidement avant de répondre :
— Précisément.
XXX crut déceler une once de vexation — ou était-ce du mépris ? — dans le sourire implacable de son interlocuteur.
— Hum, veuillez m'excuser. L'ouverture aux croyances nouvelles est une des valeurs de mon peuple, je n'aurais pas du parler ainsi.
N°13 ne répondit pas et se contenta de le fixer impassiblement. Gêné, XXX reprit sur un ton faussement naturel :
— Bien, poursuivons. De quelle manière est régie votre société ?
Encore une fois, le représentant pèlerin livra une réponse formatée :
— Notre gouvernement fonctionne par un système à deux niveaux. Le premier niveau concerne l'ensemble des pèlerins. Chacun d'entre eux a le droit d'émettre des propositions quant à la gestion de l'alliance. Ces propositions sont débattues dans un bâtiment que nous appelons nostalgiquement la Tente du Conseil. Un vote est lancé après un délai préalablement fixé durant lequel les différents camps peuvent s’exprimer et défendre leurs opinions. Les débats et les votes ont officiellement lieu à l'intérieur même de la Tente du Conseil, bien qu'ils soient en réalité disponibles virtuellement dans tous les systèmes contrôlés par notre alliance. Ce système démocratique — N°13 prononça étrangement ce mot, mais XXX ne put déterminer le sens de cette intonation particulière — développe les sentiments patriotiques et donne aux pèlerins l'occasion de prendre part à la gestion de l'alliance. Un tel système facilite également les affaires judiciaires...
XXX l’interrompit presque :
— Pourriez-vous développer plus amplement ce dernier point ?
Le vieil ambassadeur aurait juré que le regard de N°13 s’était assombri, mais il tâcha de paraître détendu.
— Bien entendu. Un règlement dont les votes et débats sont accessibles est opposable à tous ne peut donc être ignoré de bonne foi. Prenons un exemple : un criminel vivant sur une planète contrôlée par l'alliance ne peut affirmer ne pas connaître l'existence d'une loi. Une telle affirmation ne peut être une justification à ses actes, ni même être considérée comme une circonstance atténuante. Il se fait donc que nos procès sont, disons, plus expéditifs.
Un nouveau sourire discret lui fendit le visage quand il insista sur le dernier mot. XXX ne se laissa pas déstabiliser :
— Ce système n'est-il pas un peu compliqué ? N'est-il pas plus simple de désigner des représentants du peuple, élus par ces derniers, comme c'est généralement le cas ? Des personnes plus à même de discuter politique, tels que des hauts gradés ?
Le ton de N°13 se durcit sensiblement.
— Nous sommes convaincus du contraire. Des pontes vivant dans des forteresses orbitales artificielles ou des nobles profitant de la vue d'une géante gazeuse dans leur satellite privé n'ont pas la même vision de la façon dont doit être dirigée l'alliance qu'un modeste mineur, un soldat, ou un marchand. Un tel système délégatoire est, selon nous, ridicule. Comment peut-on confier la direction d'un peuple à des personnes ignorant le besoin réel de celui-ci ? Imaginez, par exemple, le cas d’un conflit ouvert ; pensez vous vraiment que l'amiral, dans sa forteresse, réagira de la même manière que les milliers de fermiers vivant dans la bordure de l'espace contrôlé ?
XXX sentit qu’il fallait temporiser la discussion, au risque de réellement froisser son inquiétant interlocuteur.
— Bien, mon peuple et moi-même ne partageons pas ce point de vue, mais soit. Vous parliez à l'instant de conflit, la PLW a-t-elle déjà pris part à l’un d'entre eux ?
N°13 répondit sans attendre, calmement :
— Si l’on fait abstraction des escarmouches mineures, nous pouvons en compter trois.
—Et ? Quelles ont été les conclusions de ces guerres ? Les belligérants adverses sont-il toujours vos ennemis ? demanda avidement XXX.
— Je peux seulement vous dire que mon alliance se porte bien aujourd'hui et que nous n'avons actuellement plus aucun ennemi déclaré.
L’ambassadeur, déstabilisé par les réponses immédiates de N°13, sembla chercher ses mots puis poursuivit :
— Bien, vous parliez d'un gouvernement à deux niveaux, mais vous n’avez traité que le premier niveau si je ne m’abuse.
— En effet. Le deuxième niveau est composé d'une personne unique...
— Une seule ? Un Président ? un Roi ? le coupa XXX.
— Son titre officiel, aussi curieux que cela puisse paraître est Tyran. Je vous arrête avant que vous ne contestiez, Tyran n'est pas ici à prendre au sens péjoratif du terme, mais disons qu'il en a certains aspects…
Le vieil ambassadeur hocha négativement la tête et interrompit à nouveau son interlocuteur.
— J’ai du mal à concevoir une telle monarchie à notre époque, et je dois vous signaler que jamais le peuple que je représente ne pourra cautionner un tel gouvernement...
N°13 lui rendit la pareille et objecta :
— Avant de me faire part des nobles principes qui régissent votre société, je vous demanderai de bien vouloir me laisser développer mes propos. Nous considérons un tel pouvoir comme nécessaire, il permet de prendre des décisions rapides dans des contextes où les débats et discussions nous seraient nuisibles. Qui plus est, monarchie n'est pas le terme approprié, nous préférons le considérer comme une sorte de catalyseur.
— De catalyseur ? interrogea XXX.
— Il applique lui-même les décisions prises lors des débats. Si la décision est prise par le peuple, son application lui est par contre dévolue. Cette célérité est un avantage certain là où d'autres gouvernements stagneraient encore dans des problèmes de procédures et de délais. Il facilite et améliore donc le rendement du gouvernement : la définition même d’un catalyseur. Il arrive également qu'une proposition émane de lui directement, en tant que citoyen. Proposition qui sera soumise au vote populaire et qui…
XXX prit le risque de couper une nouvelle fois le jeune homme aux cheveux blancs :
— Je ne suis pas convaincu. Je ne puis accorder le terme démocratie et de telles pratiques.
— Simple question de définition, rétorqua froidement 13.
— Vous devrez, j'en ai peur, améliorer vos convictions si vous souhaitez être intégré à l'Hégémonie Humaine, riposta XXX.
— Améliorer dites-vous ? Alors selon vous des convictions qui tendent vers les vôtres s'améliorent ? ironisa N°13.
— Vous semblez oublier quelle alliance je représente M. 13. Je représente l'alliance la plus puissante de notre époque. La logique veut que...
Cette fois, ce fut l’ambassadeur qui fut interrompu :
— Ne venez pas me parler de logique pour des convictions. Et laissez-moi vous dire que nous sommes convaincus du contraire, que vous êtes dans l'erreur, et que vous vous en rendrez compte trop tard. Vos convictions auront tôt fait de gangrener la tête pensante de votre alliance. Actuellement déjà, les représentants et dirigeants sont nommés d'après leurs relations, plutôt que d'après leurs compétences...
XXX s'empourpra devant une attaque aussi directe envers sa personne :
— Et bien M. 13, nous en resterons là ! Je ne comprends pas comment de tels propos peuvent sortir de la bouche d'un diplomate. C'est la preuve flagrante d'une réelle étroitesse d'esprit !
Le calme soudain de N°13 contrasta avec l’énervement de XXX.
— Je suis représentant, M. XXX, pas diplomate.
XXX ramassa fébrilement les dossiers qui jonchaient la table qui séparait les deux hommes et éclata :
— Aurevoir ! Je connais le chemin.
— Aurevoir.

L’hologramme prit alors fin et les deux officiers se retrouvèrent à nouveau dans la soute du recycleur Cyprès, haletants. Seul le bruit des moteurs et des mécanismes de manutention était audible, fournissant un fond sonore à leurs méditations. 001 rompit le silence :
— Dois-je dire aux hommes d'équipage que nous changeons notre destination ?
— Pour aller où, Lieutenant ?
— Vers la base militaire la plus proche. C'est celle de YYY je crois. Ils sauront quoi faire.
002 marqua une pause qui sembla signifier qu’il adhérait au raisonnement de son subalterne.
— Avant ça, quel est votre avis sur cette alliance? Sur ces pèlerins ? demanda-t-il en guise d’approbation à la proposition de 001.
Celui-ci répondit sur un ton sérieux, presque solennel :
— Une menace pour l'Hégémonie, Capitaine. Aucune éthique, aucun principe moral valable, aucun…
— Vous ne faites que répéter ce que cet ambassadeur a lancé à l'instant, Lieutenant. le coupa 002.
Interloqué, 001 s’enquérra :
— Vous n'êtes pas du même avis, Capitaine ?
002 pesa sa réponse :
— Pour être franc je n'en sais trop rien.
Il marqua une pause puis reprit sur un ton stupéfait :
— Vous n'entendez pas comme un bourdonnement ?
Le lieutenant 001 hocha positivement la tête :
— En effet, je me faisais la même remarque. Ca semble provenir de la sonde.
— Pensez-vous que cela puisse être dû à l'activation du projecteur holographique ? insista 002.
— Vous aviez entendu quelque chose après le premier visionnage, Capitaine ?
— C'est peut-être lié à cette boucle de Schrön. Si j'ai bien compris, elle n'a joué un rôle que lors de la deuxième projection. Tachez de trouver l’origine de ce bruit, Lieutenant. Je serai sur la passerelle, avertissez-moi quand ce sera fait.
Le Capitaine, songeur, rejoignit ses officiers sur le pont. Il ordonna le retrait du recycleur de la zone encombrée. Cette seule opération prendrait une journée conventionnelle. Ce laps de temps lui permettrait de déterminer ce qu'il convenait de faire. Mais il devait avant tout définir les options qui s'offraient à lui. Remettre la sonde et le message aux autorités ou… Ou quoi ? Que pouvait-il bien tirer de cette sonde ?

Plusieurs heures s'écoulèrent avant l'arrivée du lieutenant. La sueur qui perlait sur son front témoignait de la difficulté qu’il avait dû rencontrer durant ses recherches. Il s’épongea le front avec la manche de sa tenue désormais débraillée et lança un regard d’invitation au Capitaine 002. Ce dernier répondit brièvement avant de suivre 001 :
— J'arrive.
La Sonde était totalement éventrée, de nombreux appareils étaient connectés aux entrailles éparpillées de la carcasse. Le métal chromé des technologies hégémoniennes contrastait avec l'aspect vétuste des dispositifs PLW. L'ensemble baignait dans une lumière aveuglante provenant des projecteurs qui avaient été poussés à leur maximum pour l’occasion. Le Capitaine déclara sobrement :
— Je vous écoute.
001 ne se fit pas prier et s’expliqua avec enthousiasme :
— Le bourdonnement provient du fonctionnement d'un simple émetteur distran, Capitaine. Il a, comme nous le pensions, été actionné après la deuxième projection. Je pense que les signaux qui nous ont permis de localiser la sonde dans ce nuage de débris proviennent de ce même émetteur. La raison pour laquelle il a cessé d'émettre une fois dans la soute, jusqu'à ce fameux entretien, m'est inconnue pour l'instant.
002 écarquilla les yeux.
— Effectivement, je n'avais pas remarqué ce détail. Mais qu'émet-elle ?
— Des coordonnées, Capitaine, en binaire.
L’officier supérieur s’étonna :
— En quoi ?
— En binaire, Capitaine. C’est un ancien code qui était utilisé il y a plusieurs siècles. Je trouve personnellement qu'il s'accorde plutôt bien avec le style rétro des appareils et je…
— Ce signal referme sûrement les coordonnées de cette alliance ! s'exclama 002. L’Ambassadeur avait signalé qu'elles seraient fournies après la projection de son entretien. Trouvez-moi un décodeur binaire !
— A vos ordres, Capitaine, fit 001 en s’exécutant.
Le lieutenant s'affaira quelques instants sur un petit boîtier, plongé dans un amoncellement de fils et de plaques à circuits imprimés. Un court instant plus tard, il s’adressa à son supérieur :
— Je vous en prie, Capitaine.
001 tendit un écran à son supérieur. Le Capitaine l'alluma sans attendre. Le cadran digital indiqua que les données étaient en court de traitement puis afficha :
*2385V8-B13-K569[0.00T-0.08S]*
002 s’affaissa.
— Nous avons dû faire erreur, Lieutenant. L'indice terrestre indique un beau triple zéro ; il ne s’agit pas des coordonnées d'une planète. La zone concernée se trouve en plein néant intersidéral.
— Il s’agit peut-être d'une base spatiale… tenta 001 avant d’être interrompu.
— Non, vous avez vu comme moi l'immense jardin à travers la fenêtre du bureau lors de la projection. Et l'indice solaire renseigne un point éloigné de toute étoile. Nous devrions faire appel au navigateur du Cyprès, l’ordinateur de bord pourra sans doute nous renseigner sur l’endroit précis.
— Je vous suis, Capitaine.

Les deux officiers regagnèrent alors ensemble le pont de commandement. Lorsque la porte de la passerelle s’ouvrit, 002 tiqua immédiatement. Quelque chose clochait, quelque chose d'évident. Le vaisseau ne bougeait plus ; les moteurs étaient étrangement silencieux. Tout semblait parfaitement immobile. Même les membres de l’équipe de navigation s’étaient figés, dévisageant leurs supérieurs ou fixant l’écran de contrôle principal. Instinctivement, 002 leva les yeux pour imiter ceux qui observaient le moniteur central. Le visage et le torse d’un homme y apparaissaient. Il avait des cheveux entièrement blancs coupés courts, mais un visage pourtant jeune. Il aurait pu être séduisant sans la froide indifférence qui émanait de ses yeux gris. Il était vêtu d'un complet blanc sans distinction particulière, excepté un unique 14 brodé à hauteur de son épaule droite. Ses épaules larges et son maintien témoignaient d'une éducation militaire poussée. A l’instant où son regard croisa celui de 002, il le salua à l’aide d'un sourire sans joie et d'un bref hochement de tête.
— Capitaine 002, laissez-moi me présenter. Je suis 14, Amiral des flottes des Pilgrims of the Lost World et Commandant de cette expédition diplomatique.
Le Capitaine sourit lorsque N°14 prononça le mot diplomatique ; tous les écrans auxiliaires affichaient la présence de vaisseaux militaires autour de son recycleur. Il ne put reconnaître aucun modèle. Lorsque l’homme aux cheveux blancs eut terminé sa phrase, 002 se retourna vers son second. Le regard de ce dernier suffit à confirmer les doutes de 002 : la sonde émettait les coordonnées du Cyprès depuis le début. Le Capitaine tenta de masquer sa crispation et répondit d’un ton cérémoniel :
— En tant que Commandant de ce vaisseau, puis-je vous demander, Amiral 14, ce qui nous vaut votre visite, et en quoi votre escorte militaire est-elle pertinente ?
N°14 sourit froidement et répliqua sur un ton courtois :
— J'aimerais vous faire une proposition, Capitaine. Une proposition au nom de mon alliance. Une proposition qu’il serait sage de considérer avec discernement.

Donc, si j'ai bien compris, il faut trouver : un nom pour 001, 002, un nom de famille pour Elliot, et un lieu à décrire, c'est ça ?

Je crois que là :

Citation :

— Bien, on progresse. Récupérez la ! répondit 001 d’un air avide cette fois.
— Tout de suite, Capitaine, fit 001, enjoué.

Le premier est 002 (premier post, début troisième paragraphe).

Sinon, ça en jette à mort !

Pour Elliott comme nom de famille je dirais Saybn

Chai pas pourquoi mais quand je lisais fallait que son nom de famille commence par un S !

Génial j'adore

C'est magnifique. On croirait un livre... Moi je dis Bravo, j'espere que tout le monde aua la lucidité de le lire.

Ah ouf, j'avais peu qu'il vous déplaise.
A moins que Gyo s'en ai chargé, il reste une description de la salle, ainsi que l'origine de notre alliance (un remake de la page d'accueil)
sinon il faut effectivement des noms pour les protagonistes.

Je donne des idées.

Pour les noms d'Eliott : Seagle, Hanck, Schaar, Oberneck, Larmoyer...

Pour les aut' gars : Kevin Turner, James Harris, Tom Ramsey, Antoine Wright...

Pour le lieu : si ça se passait sur une planète, je pensais à une demi-sphère inférieure en verre, à très haute altitude... mais ça foire sur certain plans...

pourquoi américains les noms ? on peut sortir du clicher... 'américain' 'turc' ou 'indien' ca signifie plus rien à une époque pareille, c'est juste un nom.

C'est magnifique, d'ailleurs, je n'ai jamais vu une telle qualité de rp.
toutes mes félicitations, vraiment, c'est prenant, recherché.
j'ai même eu des frissons en lisant les passages descriptifs de notre alliance^^

Maintenant, ce message a pour but de séduire les futurs pélerins, et quoique je trouve notre système politique extrèmement bien approprié et même indispensable, je pense qu'il n'est pas à mettre en valeur car beaucoup de joueur penseront (malgrès les brillantes explications sur la liberté d'expréssion içi présente), que venir a la PLW, c'est devenir vassal d'un autre joueur qu'ils ne connaissent pas ou peu.
Peut etre aurait il été plus judicieux de mettre l'accent sur la solidarité inaltérable des pélerins, ou encore sur la dévotion que chaque pélerin voue a l'emblème de la PLW, comme dans la procédure de recrutement, c'est cela qui impréssionne, qui donne envie de gouter a cette dépendance douce.

Maintenant, c'est vrai que ca va nous apporter des joueurs comme nous, des futurs vrai pélerins quoi^^
bravo encore, je m'attendais a un truc du tonnerre, mais pas a ce point.

ps: j'avais pas envie de dévoiler mes appréciations parce que j'aime pas les rabats-joie et déteste encore plus en être un, surtout quand on s'imagine le travail qu'un tel rp demande.

c'est surement trés bien fait

et ca nous avance a quoi de dire ca?

...

Pour répondre aux impressions de julexis , en lisant le rp je n'ai pas eu l'impression que les nouveaux pelerins seraient des vassaux.

par contre pour le deuxième point qui fait question de la solidarité et de la dévotion je suis d'accord que je ne l'ai pas vriament ressenti ds le texte mais on peut remédier à celàen dehors du rp en apyant officiellement ce dernier . Enfin c'ets une idée.

Ps : j'adore : "Catalyseur" c'ets excellent XD

+1 pour la solidarité, il faut le faire apparraitre dans le roleplay, mais sans que ca sonne comme qqchose de forcé.

Embrayer à partir du catalyseur peut être une bonne piste.

ah ben je sais on pourrait faire apparaitre ça dans la partie descriptive de l'histoire de l'alliance qui est encore a rajouter!

Citation :

— Et pourquoi vous considérez-vous comme des pèlerins ?
N°13 sembla inspirer profondément, puis servit à XXX un discours ressemblant presque à une litanie tant il avait dû être préparé :
— [adaptation de la page d'accueil ingame]

Je vois un nom écossais pour XXX, du genre Mac quelque chose, ca fait très "humain" je trouve, c'est sobre, et un peu original.

julexis a écrit:

Je vois un nom écossais pour XXX, du genre Mac quelque chose, ca fait très "humain" je trouve, c'est sobre, et un peu original.

Et si on faisait une référence à un gars connu de l'univers ? Le gars, ambassadeur d'un empire, s'appelle... Mc Fish ! Verra qui pourra le clin d'oeil à Fishboss...
Oopaah...

Déjà rien que par la "longueur" du RP vous allez faire un tri de joueurs qui auront la patience, l'envi de le lire (c'est fait exprès??).
Je le lirais surment aussi, mais pas tout de suite...

Pour inciter d'autres à lire, je vais demander à 2-3 connaissances de le lire, et de metre leur appréciation (si elle ets positive) ca va inciter d'autres à le lire. Puis la présentationdu RP sera différente aussi, pas un bête texte, mais toute une ambiance.

@aly: Mc Fish.... j'espère que c'est de l'humour (surtout de toi en ce moment ^^)

[edit] ton idée est intéressante tarja...

Il y aura des images aussi?

Alynilielle a écrit:

julexis a écrit:

Je vois un nom écossais pour XXX, du genre Mac quelque chose, ca fait très "humain" je trouve, c'est sobre, et un peu original.

Et si on faisait une référence à un gars connu de l'univers ? Le gars, ambassadeur d'un empire, s'appelle... Mc Fish ! Verra qui pourra le clin d'oeil à Fishboss...
Oopaah...

ca fait un peu macdo ca non ?

Hadrien, Franz , Paul , Victor , Orias , Paymon , Léonard , Alastor , Amon , Buer ...

kirikou ?

ou batman tan que t'y est XD